Sitowie : prédire le vieillissement des bâtiments pour mieux l’anticiper

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  Ultime portrait des finalistes de l’édition 2020, découvrez SITOWIE qui anticipe le vieillissement des actifs immobiliers pour les rendre plus rentables et plus durables grâce à la maintenance prédictive

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Air Booster transforme votre bardage métallique en un échangeur thermique

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  Pour terminer la série des portraits des finalistes de l’édition 2020, retrouvez le coup de coeur du Grand Jury 2020 : AIRBOOSTER !

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En France, 15 millions de m2 d’enveloppe de bâtiment en tôle à ossature métallique sont construits chaque année. La société AIRBOOSTER présente une solution pour récupérer gratuitement l’énergie solaire générée au niveau des murs de ces bâtiments, ce qui permet de réduire leur facture énergétique. Entretien avec Christophe Fourcaud, fondateur de la société Air Booster, lauréat du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie organisé par le Technopôle Domolandes.

 

Pouvez-vous nous présenter votre solution ?

Christophe Fourcaud : Air Booster conçoit et fabrique des panneaux aérothermiques à destination des bâtiments à enveloppe métallique pour réduire leur consommation énergétique. Touchée par les rayons de soleil, la tôle chauffe et crée de l’énergie, jusqu’à présent non-utilisée. L’innovation de notre système consiste à récupérer cette énergie thermique présente dans les murs en jouant sur la circulation de l’air. D’après une étude de Nobatek INEF4, notre système est trois fois plus puissant que le photovoltaïque et peut atteindre jusqu’à 600 Wc/m2. La solution, protégée par deux brevets, permet de subvenir de façon quasi gratuite aux besoins de chauffage d’un bâtiment en hiver. L’été, elle permet à l’inverse de le climatiser grâce à un échangeur thermique. Enfin, il est également possible d’utiliser notre solution pour répondre à des besoins en séchage (séchage de denrées alimentaires, de bois, de déchets industriels).

Durable plus de 20 ans, le système se pose comme n’importe quel bardage métallique, à la verticale comme à l’horizontale. D’une maintenance très simple, il a une durée de vie aussi longue que celle du bâtiment, et sans perte de rendement dans le temps. Si sa pose ne demande pas de formation particulière, sa connexion demande néanmoins l’expertise de professionnels de l’aéraulique.

 

En quoi votre solution répond aux enjeux de la transition énergétique ?

C. Fourcaud : Notre solution encourage l’autoconsommation des bâtiments. En effet, le système produit 120 fois plus d’énergie qu’il n’en consomme pour fonctionner. Il reste donc une grande quantité d’énergie à utiliser. Cela permet de rentabiliser rapidement les panneaux et de diminuer la consommation en provenance du réseau général. On estime que le client peut économiser jusqu’à 80% de la facture énergétique de son bâtiment. De plus, cette forte capacité de production contribue à faire rentrer les bâtiments dans le cadre de la RE2020, en devenant des BEPOS, et à les conformer aux exigences de réduction de consommation énergétique du décret tertiaire. Notre solution a également un impact positif sur l’environnement : l’énergie utilisée est propre, ce qui réduit les émissions carbone par occupant. Enfin, nos panneaux occupent les murs, ce qui laisse la toiture disponible pour d’autres installations. Ainsi, si le client le souhaite, il peut aisément compléter nos panneaux avec d’autres types d’énergie renouvelable.

 

Comment les panneaux aérothermiques fonctionnent-ils ?

C. Fourcaud : Notre solution consiste à fermer le bardage métallique des murs et à le transformer en une succession de canaux. L’air froid qui rentre dans le bardage va circuler dans ces canaux grâce à un ventilateur, ce qui va lui permettre de se réchauffer au contact de la tôle, avant d’être injecté dans le bâtiment. Tous les 4m2, le système délivre l’air chaud à un débit de 160 m3/h. D’à peine un millimètre d’épaisseur, le bardage ne change en rien l’aspect extérieur du bâtiment. Notre solution est efficace en toute saison : lors d’une journée d’hiver ensoleillée, si 10 degrés sont enregistrés à l’extérieur, le bardage sombre en tôle (ral 7016) peut atteindre jusqu’à 60 degrés !

Ensuite, nous proposons deux manières de valoriser l’air chaud capté. D’une part, il est possible de l’injecter directement dans le bâtiment. Cela permet de renouveler l’air intérieur mais également de rafraîchir le bâtiment durant la nuit grâce à la ventilation. D’autre part, le client peut utiliser un collecteur, qui achemine l’air chauffé dans une CTA (centrale de traitement de l’air), équipée d’une sonde. En aspirant l’air frais à l’extérieur du bâtiment, le système Air Booster, connecté au collecteur, va chauffer l’air avant de l’injecter dans le bâtiment. Si une température à plus de 20° est mesurée dans le bâtiment, le système est programmé pour se couper.

 

Quelles sont vos perspectives de développement ?

C. Fourcaud : Notre solution s’adresse principalement aux entreprises de construction de bâtiments métalliques neufs ainsi qu’aux entreprises de rénovation pour l’amélioration de leurs performances énergétiques. Nous souhaitons continuer à développer nos relations avec ces types de clients. Nous avons également pour ambition de développer notre société à l’international dans les 5 ans à venir. Pour cela, nous nous appuyons sur plusieurs prototypes fonctionnels depuis un an et sur la construction de notre site pilote. Ce dernier servira à obtenir l’homologation du CSTB et une certification ATEx de type A, qui nous permettra de commercialiser le système.

Les simulations ont montré que le système fonctionnait très bien avec le soleil, avec de très bons résultats même dans le nord de la France, au point que toute l’énergie produite n’est pas utilisée. C’est pourquoi nous préparons un nouveau brevet autour du stockage de l’énergie. Le stockage pourra par exemple permettre de restituer la chaleur accumulée dans la journée la nuit, pour garder une continuité dans le chauffage ou le séchage.

Enfin, nous sommes finalisons actuellement un dossier visant à l’obtention du label Solar Impulse développé par Bertrand Picard, regroupant 1000 entreprises ayant un impact positif sur l’environnement doublé d’un business plan rentable.

 

Que vous a apporté le suivi du Technopôle Domolandes ?

C. Fourcaud : Le système AIRBOOSTER a reçu le Prix Coup de cœur du Grand Jury à Paris, organisé par le Technopôle Domolandes. Cela m’a permis d’obtenir un stand sur le salon du Moniteur Innovation Day, organisé par le groupe Le Moniteur, pouvoir rencontrer les membres du Grand Jury, spécialistes du secteur de la construction, ouvrir également des portes et élargir notre réseau.

 

Implanté dans les Landes à l’initiative du Conseil Départemental et de la Communauté de Commune Maremne Adour Côte Sud, le Technopôle DOMOLANDES favorise l’innovation et accompagne les entreprises vers le numérique, la construction durable et la solidarité.

Domolandes rassemble un écosystème d’acteurs publics et d’entreprises privées autour d’un centre de ressources et de développement propice à la performance des entreprises. Il stimule la transition numérique auprès des acteurs de la construction et encourage la lutte contre la précarité énergétique pour l’Habitat de demain.

Pôle d’excellence, Domolandes organise chaque année, depuis 2012, le Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie qui identifie et récompense les projets les plus innovants de la filière Bâtiment sur le plan national. Ce concours a généré aujourd’hui plus de 1 000 manifestations d’intérêt, 500 dossiers étudiés, 76 start-up retenues pour le Grand Jury, composé des Présidents et Directeurs Généraux des grands acteurs du Bâtiment et d’experts de l’innovation et de la création d’entreprises, et 20 lauréats récompensés.

Propos recueillis par Construction21, La rédaction

WIND my ROOF : des turbines innovantes pour vos toits

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  Aujourd’hui, c’est le tour de la start-up WIND MY ROOF qui propose une éolienne de toiture légère, discrète et surtout efficace.

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WIND my ROOF est une jeune start-up qui propose une solution innovante pour exploiter le vent en zone urbaine : une turbine de toiture horizontale, à installer sur des bâtiments à toits plats, la WindBox. Petite et insonore, elle peut même se placer aisément dans des zones dépourvues d’infrastructures électriques. L’idéal pour des entreprises ou des collectivités qui ont besoin d’une installation légère et rapide. Rencontre avec Antoine Brichot, l’un des deux fondateurs de WIND my ROOF.

1. En quoi consiste votre solution ?

Antoine Brichot : WIND my ROOF a mis au point une turbine de toiture innovante, qui permet de récupérer de l’énergie directement sur les toits. Nous avons développé un module standard qui se pose sur le bord de n’importe quel bâtiment à toit plat afin de capturer le vent qui remonte le long des façades.

L’énergie produite peut être autoconsommée, ou utilisée pour recharger des solutions de mobilité électrique, sur une installation on-grid, comme off-grid. La turbine est complémentaire des solutions pour toiture existantes, comme les toitures végétalisées ou les panneaux solaires. La WindBox peut également se substituer à ces derniers dans les régions moins ensoleillées, comme le Nord de la France.  Cela ne nécessite pas de surcoût particulier : il n’y pas besoin de changer le système électrique du bâtiment pour la mettre en place, ni de faire de gros travaux. Elle s’adapte à tout type d’environnement, et surtout, aux nouvelles règles environnementales plus strictes de RE2020 qui vont toucher le bâtiment.

Notre solution a remporté le prix de l’innovation d’un concours étudiant organisé par VINCI en 2017. Elle a également bénéficié d’une année d’accompagnement par Leonard, ce qui nous a permis de développer une turbine particulièrement adaptée aux besoins des clients. Depuis 2019, WIND my ROOF est également suivie par l’initiative Greentech Innovation du Ministère de la Transition écologique et Solidaire, par l’EIT InnoEnergy et la fondation Solar Impulse.

 

2. En quoi votre solution s’inscrit dans la transition écologique et énergétique urbaine ?

A. Brichot : Notre solution s’inscrit dans une démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre et permet aux professionnels et aux collectivités de consommer une énergie plus propre. Produite localement, l’énergie générée permet de réduire drastiquement sa consommation issue du réseau d’électricité classique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec 25gCO2/kWh, la WindBox permet de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d’électricité en France et par 15 en Europe. C’est une diminution jusqu’à deux fois supérieure à ce que permettent les panneaux solaires.

Elle ne cause pas non plus de nuisance visuelle ou sonore. Cela représente un gros avantage pour l’environnement local et son installation.

3. Concrètement, à quoi ressemblent vos turbines ? Quelles sont leurs caractéristiques techniques ?

A. Brichot : les turbines ont la forme d’une boîte de 2m sur 2m et 1,5m de haut. Chaque module pèse moins de 200kg. Elles représentent un gain d’espace assez conséquent, puisqu’elles n’occupent que 4m², là où les panneaux solaires peuvent prendre entre 7 et 10m² pour produire autant d’énergie.

Elles fonctionnent pour une plage de vitesses de vent très large, allant de 10 km/h à plus de 100 km/h, permettant ainsi d’exploiter des vents toute l’année. Les turbines présentes dans le module, couplées aux panneaux solaires sur la carène, peuvent produire jusqu’à 2000 kWh par an d’électricité dans les zones les plus exposées. Leur installation est précédée d’une étude en amont qui s’appuie sur la mécanique des fluides : 20 ans de données météos y sont analysées, nous permettant de simuler l’écoulement de l’air dans une zone de 2km autour du bâtiment. Ce travail nous permet d’identifier la façade et les arêtes les mieux exposées, et de proposer une courbe de charge très précise sur l’année, mois par mois. Nous pouvons ainsi faire une estimation optimale de la production d’électricité de nos clients.

4. Pouvez-vous décrire une de vos réalisations emblématiques ?

A. Brichot : Nous avons répondu l’année dernière à un appel à projet à l’Espace Info de Paris la Défense, en partenariat avec VINCI Energies. Notre projet a été retenu et représente la première installation concrète de WIND my ROOF. Cette expérimentation, qui s’étale sur un an, représente l’aboutissement de deux ans de travail.

Ce projet consiste en l’installation de deux modules pour recharger des trottinettes électriques Lime sans raccordement au réseau. Les deux turbines proposent 900 recharges de trottinettes par an. Très emblématique et prometteur, le projet, installé il y a 3 mois, permet d’introduire de l’énergie verte dans des zones qui n’étaient jusqu’ici pas encore alimentées.

5. Quelles sont vos perspectives de développement ?

A. Brichot : WIND my ROOF s’est développée en deux temps : d’abord à petite échelle, avec une phase test de démonstration et peu de modules (4 ou 6 éoliennes), et aujourd’hui avec des projets plus importants, où nous nous adressons à des clients et grands groupes qui ont besoin de produire de l’énergie et disposent d’une grande surface exploitable.

D’ici 2022, nous prévoyons d’installer plus de 100 WindBox sur des projets de plus grande ampleur, composés de 20 à 30 modules et permettant ainsi de compenser une grosse partie de la consommation du bâtiment. Nous cherchons notamment des clients qui possèdent des entrepôts ou des bureaux, pour lesquels l’installation est optimale. En France, le marché est poussé par de nouvelles réglementations ambitieuses, avec un besoin de mise aux normes des bâtiments sur les aspects énergétiques et environnementaux. Les solutions de production d’énergies renouvelables sur bâtiments sont encore dures à intégrer dans une logique financière mais leur démocratisation les rend de plus en plus rentables. En parallèle, nous avons également entrepris une phase d’étude internationale, notamment en Allemagne, où l’électricité est chère et fortement carbonée. Nous prévoyons l’aboutissement de notre premier prototype à l’étranger pour 2022.

Enfin, WIND my ROOF poursuit ses activités de R&D, notamment grâce à la mise en place d’une thèse CIFRE sur les questions de conversion d’électricité.

Pour le moment, l’équipe de WIND my ROOF est composée de 3 salariés à temps plein et 1 doctorant, auxquels s’ajoute des stagiaires et des alternants. Nous souhaitons nous agrandir prochainement.

 

Propos reccueillis par Construction21, La rédaction

PARISBLOOM : des microalgues sur la façade des bâtiments

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  Dans cet article, découvrez le projet PARIS BLOOM porté par le cabinet d’architecture XTU basé sur un système de biofaçade.

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Spécialisé dans l’algoculture urbaine, le projet PARISBLOOM, développé par le cabinet d’architecture XTU, innove avec le développement d’un système de biofaçade alliant nature et technologie. Son objectif est de développer la filière des microalgues en milieu urbain tout en améliorant les performances énergétiques du bâtiment. Entretien avec Anouk Legendre, architecte et porteuse du projet PARISBLOOM, finaliste du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie organisé par le Technopôle Domolandes.

 

Pourriez-vous nous parler de votre solution ?

Anouk Legendre : PARISBLOOM est un projet d’algoculture urbaine, porté par XTU Architects. Il consiste à déployer des biofaçades sur les bâtiments pour y cultiver des microalgues, produites à partir de gaz carbonique transformé par photosynthèse. Les microalgues sont porteuses de nombreux bénéfices pour un bâtiment : elles purifient l’eau et l’air qui y circulent et elles captent l’énergie thermique du soleil, chauffant ainsi naturellement les locaux. Les microalgues ont l’avantage d’avoir les mêmes besoins thermiques que les humains : elles se plaisent et se développent entre 16°C et 25°C. Nous pouvons ainsi profiter de l’ambiance thermique déjà présente dans les bâtiments, sans leur demander un effort énergétique particulier, pour cultiver ces végétaux microscopiques. Cela permet d’économiser jusqu’à 80% de l’énergie nécessaire pour produire les microalgues. Une fois produites, les microalgues pourront être utilisées dans l’alimentation, la cosmétique ou encore les médicaments biosourcés. C’est un produit à haute valeur ajoutée, qui génère de la richesse pour le bâtiment qui les cultive.

 

En quoi les biofaçades contribuent à la transition vers des villes plus durables ?

A. Legendre : Notre démarche s’inscrit dans l’éco-conception et l’écoconstruction. La culture de microalgues est très bénéfique pour la ville durable. Cela participe fortement à l’amélioration du bien-être des occupants d’un bâtiment et plus généralement du cadre de vie urbain, notamment grâce à la réduction des émissions carbones. En effet, ces micros végétaux consomment du gaz carbonique : les biofaçades constituent ainsi des puits de carbone urbain. Les biofaçades permettent également de réduire la consommation énergétique des bâtiments puisque comme je l’ai dit, les microalgues captent le rayonnement solaire, réchauffant ainsi les locaux. Cela peut aller jusqu’à 50% des besoins thermiques. C’est une véritable symbiose énergétique.

De plus, ce supervégétal encourage le développement d’une consommation vertueuse. Il pourra être utilisé dans différents domaines pour remplacer des produits fabriqués chimiquement. Un de nos objectif est ainsi d’œuvrer à terme au remplacement de la production chimique par du biosourcé. Cela permet également de favoriser le circuit court, en installant des biofaçades au plus près des lieux de consommations de microalgues.

En résumé, les biofaçades proposent une nouvelle expérience du bâtiment mêlant activités humaines et culture organique. Elles améliorent l’efficacité énergétique des bâtiments et créent une nouvelle activité locale d’agriculture urbaine. Les villes ont ainsi la possibilité de participer à la production de leurs besoins, à l’instar des campagnes et de leur agriculture locale.

 

Concrètement, comment développer des algues sur la façade d’un bâtiment ?

A. Legendre : Notre solution se présente comme un aquarium plat, sous la forme d’un double vitrage, que nous appelons photobioréacteur. Nous allons ensuite assembler plusieurs photobioréacteurs pour constituer la façade d’un bâtiment. Le client peut opter pour un fond transparent ou non, selon s’il souhaite pouvoir voir les microalgues de l’intérieur. Ces photobioréacteurs, conçus pour maximiser la productivité des microalgues, sont alimentés par un réseau d’eau et de gaz carbonique dont les végétaux se nourrissent. Un échangeur thermique est placé à l’arrière des photobioréacteurs, afin de réguler la température des aquariums et de capter l’énergie thermique émise par ces derniers pour la rediriger vers le bâtiment.

 

Pourriez-vous nous décrire l’une de vos réalisations les plus emblématiques ?

A. Legendre : PARISBLOOM est une société très jeune. Avec nos partenaires, nous avons récemment gagné le concours Réinventer Paris, qui soutient l’innovation et le développement de nouvelles technologies. Le premier prix est la réalisation d’une façade d’un bâtiment à Paris, dans le 13e. Le projet, qui se nomme AlgoHouse, consiste à installer des microalgues sur la façade et le toit de logements pour chercheurs. Nous pourrons produire, consommer et vendre sur place des microalgues. Il s’agira du premier bâtiment à biofaçade commercialisé destiné à l’habitat. La façade sera suivie pendant 20 ans, afin de s’assurer que le système fonctionne bien. Cette première expérience nous permettra également de développer et d’améliorer les pratiques culturales pour améliorer leur rendement.

 

Quelles sont vos perspectives pour le futur ?

A. Legendre : A long terme, nous souhaitons développer sept démonstrateurs de ces systèmes de culture de microalgues. Développés dans différents pays, sous différents programmes et climats, ils permettraient à notre solution de s’implanter n’importe où. Les microalgues étant présentes dans le monde entier, il suffit de trouver quelle souche correspond le mieux à son environnement.

Nous sommes à la recherche de partenaires afin de développer d’une part le marché des algues à destination de l’alimentation ou du médicinal, et d’autre part pour la construction d’autres bâtiments. Nous visons donc le marché des logements collectifs, les résidences de services et étudiantes, l’immobilier de bureau ou encore les sociétés de rénovation thermique des bâtiments. Nous souhaitons également étendre les biofaçades sur d’autres programmes, comme des usines avec dégagement de gaz carbonique ou usine des eaux.

A ce jour, nous n’avons pas encore de concurrents, seuls des pilotes sont en cours de construction.

 

Qu’est-ce que votre suivi par le Technopôle Domolandes vous a apporté ?

A. Legendre : Être finaliste du Grand Prix de l’Innovation organisé par le Technopôle Domolandes nous a permis de mieux structurer notre démarche. Nous avons eu un retour très constructif du jury, dont les observations vont nous servir à mieux développer notre produit. De même, nos rencontres et nos échanges avec les autres candidats, nous ont permis de nous faire des contacts dans le milieu de la construction durable.

 

 

Implanté dans les Landes à l’initiative du Conseil Départemental et de la Communauté de Commune Maremne Adour Côte Sud, le Technopôle DOMOLANDES favorise l’innovation et accompagne les entreprises vers le numérique, la construction durable et la solidarité.

Domolandes rassemble un écosystème d’acteurs publics et d’entreprises privées autour d’un centre de ressources et de développement propice à la performance des entreprises. Il stimule la transition numérique auprès des acteurs de la construction et encourage la lutte contre la précarité énergétique pour l’Habitat de demain.

Pôle d’excellence, Domolandes organise chaque année, depuis 2012, le Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie qui identifie et récompense les projets les plus innovants de la filière Bâtiment sur le plan national. Ce concours a généré aujourd’hui plus de 1 000 manifestations d’intérêt, 500 dossiers étudiés, 76 start-up retenues pour le Grand Jury, composé des Présidents et Directeurs Généraux des grands acteurs du Bâtiment et d’experts de l’innovation et de la création d’entreprises, et 20 lauréats récompensés.

 

 

Propos recueillis par Construction21, la rédaction

GR BIM optimise la Gestion Exploitation Maintenance du Bâtiment

Construction 21, partenaire du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable et Cadre de Vie 2020, a réalisé une série d’interviews des 9 finalistes du concours d’innovation organisé par Domolandes.  Découvrez la start-up GR BIM qui accompagne tous les acteurs du bâtiment (maîtres d’ouvrage, architectes, entreprises, syndics de copropriété, gestionnaires du patrimoine etc.) dans la réalisation de leurs produits en BIM, par un audit personnalisé et une compréhension des enjeux propres à chaque projet.

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Le BIM Player est une solution innovante BIM développée par GR BIM qui permet, au travers de la modélisation BIM d’un bâtiment, de mieux gérer, entretenir et maintenir son patrimoine immobilier, quelle que soit sa taille et son utilisation. A l’aide, donc, d’une maquette BIM, véritable base de données graphique et alphanumérique du bâtiment, elle permet d’en accroître sa connaissance, de l’entretenir de manière plus intuitive, de déclarer et prendre en charge ses désordres et in fine de permettre des économies substantielles tout en améliorant le bilan carbone.

Rencontre avec Emilienne Poutot, Directrice Générale et Jean-Baptiste Coutanceau, architecte BIM manager/chef de projet de GR BIM. Le projet BIM Player a été finaliste du Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie organisé par la Technopôle Domolandes.

1. Qu’est-ce que le BIM Player ?

Emilienne Poutot : Nous développons le BIM Player depuis plus de trois ans. C’est une solution qui vient permettre l’exploitation de la base de données que représente la maquette numérique BIM d’un bâtiment, et qui rend possible et surtout concrète l’idée d’une exploitation digitale du bâtiment. Nous sommes très attachés chez GR BIM à cette ambition de faire du BIM tout au long de son cycle de vie. La filière capitalise depuis quelques années sur des retours d’expériences riche d’enseignement, en particulier sur les phases Conception et Chantier, mais les outils manquent pour le BIM GEM et le BIM PLAYER apporte une réponse concrète aux maîtres d’ouvrages et aux exploitants : en rendant possible la déclaration et la prise en charge des incidents, leur suivi, en permettant de modifier et d’historiser la donnée du bâtiment, ou encore en proposant un suivi accru des coûts associés aux actions de GEM.Avec le BIM PLAYER, les économies sont rendues possibles par l’accessibilité et la fiabilité de la donnée : rechercher un nom d’entreprise ou encore un métré ne prend que quelques secondes, là où, avant, il fallait se déplacer pour aller les chercher.

Nous avons en effet deux grands objectifs finaux dans le processus BIM et la création du BIM Player : rationnaliser les coûts et réduire l’impact environnemental. En effet, notre solution digitalise le processus et améliore l’impact carbone qu’on peut avoir sur la gestion de l’exploitation des bâtiments.

 

2. En quoi le BIM Player œuvre à la construction d’une ville plus durable ?

E. Poutot : Nous venons de répondre en partie à cette question : le BIM PLAYER permet d’anticiper certaines interventions et évite les déplacements parfois inutiles et chronophages. La modélisation BIM qu’il contient permet d’optimiser la gestion des plannings et d’anticiper le matériel nécessaire aux interventions, ce qui génère des économies de temps et de carbone. Puisqu’il peut être consulté à distance, se déplacer pour résoudre un problème ou consulter l’information n’est plus nécessaire.

De même, la modélisation BIM peut tout à fait communiquer avec des IOT (capteurs connectés sur des compteurs d’eau et d’électricité par exemple) dans le bâtiment. Ces données, une fois collectées et analysées, permettent une meilleure anticipation et gestion des pics électriques ou de consommation d’eau. Notre ambition, c’est véritablement la maintenance préventive puis prédictive : en arriver à une telle connaissance de son patrimoine que l’on pourra prédire les consommations, et pourquoi, pas, les futurs usages.

 

3. Pourriez-vous nous présenter des aspects un peu plus techniques sur la solution ?

J.-B. Coutanceau : Le BIM PLAYER est une solution OPEN BIM. Elle permet d’accueillir des modélisations au format IFC. Associée à la donnée alphanumérique, cette modélisation est une véritable base de données patrimoniale. Le BIM PLAYER, grâce à la mise en place de textures dans les modélisations, les rendant ainsi plus lisibles, permet à l’usager d’être intégré à ce processus de GEM : c’est lui notamment qui déclare, via un module de ticketing, les incidents du bâtiment dans lequel il vit ou travaille. La donnée modifiée par le technicien au fur et à mesure de la vie du bâtiment peut être réimportée dans la modélisation IFC, afin que celle-ci soit à jour au tél qu’existant. Ainsi, elle pourra servir à la restructuration, à l’agrandissement, voire à la déconstruction du bâtiment.

 

5. Quels sont les clients que vous visez ?

J.-B. Coutanceau : Nous venons de finir la réalisation d’un prototype du BIM Player et comptons commercialiser la solution au 2nd semestre 2021.

Nous adressons le BIM Player à des professionnels de la GEM du bâtiment pour qui la transition énergétique revêt une certaine importance. C’est-à-dire des maîtres d’ouvrage avec un patrimoine immobilier à gérer en direct, des gestionnaires de patrimoine qui doivent gérer pour un tiers un parc immobilier, des syndicats de copropriété ou encore des bailleurs sociaux qui veulent rationnaliser leur coût de GEM. Notre solution appelant à simplifier la vie de personnes qui entretiennent le Patrimoine au sens large, notre cible est, en conséquence, très large.

 

6. Que vous a apporté le suivi de la Technopôle Domolandes ?

E. Poutot : Notre participation au Grand Prix nous a apporté une plus grande visibilité.  La mise en relation avec un jury de professionnels et d’autres start-ups qui évoluent aussi dans ce secteur est une belle opportunité pour se faire des contacts. Réussir à leur exposer en 5 minutes notre solution a été un bel entraînement, puisque nous la développons depuis bientôt 4 ans. Enfin, le concours nous a aussi connecté à d’autres porteurs de projets, qui ne sont pas forcément issus du bâtiment, mais qui offrent des innovations également durables.

 

Implanté dans les Landes à l’initiative du Conseil Départemental et de la Communauté de Commune Maremne Adour Côte Sud, le Technopôle DOMOLANDES favorise l’innovation et accompagne les entreprises vers le numérique, la construction durable et la solidarité.

Domolandes rassemble un écosystème d’acteurs publics et d’entreprises privées autour d’un centre de ressources et de développement propice à la performance des entreprises. Il stimule la transition numérique auprès des acteurs de la construction et encourage la lutte contre la précarité énergétique pour l’Habitat de demain.

Pôle d’excellence, Domolandes organise chaque année, depuis 2012, le Grand Prix de l’Innovation Construction Durable & Cadre de Vie qui identifie et récompense les projets les plus innovants de la filière Bâtiment sur le plan national. Ce concours a généré aujourd’hui plus de 1 000 manifestations d’intérêt, 500 dossiers étudiés, 76 start-up retenues pour le Grand Jury, composé des Présidents et Directeurs Généraux des grands acteurs du Bâtiment et d’experts de l’innovation et de la création d’entreprises, et 20 lauréats récompensés.

 

Propos recueillis par Manon Salé, Construction 21 – La rédaction